Archives de Catégorie: Books

« Ahlam » – Marc Trevidic (2016 – Poche en 2017)

Paul Arezzo est un célèbre peintre français, et après un gros passage à vide, il décide, en l’an 2000, de s’installer à Kerkennah, un archipel tunisien paradisiaque. Il devient ami avec la famille d’un pêcheur, Farhat. Et il va apprendre l’art aux deux enfants : la peinture à Issam et le piano à la petite Alham. Les deux enfants se révèlent très doués, et Paul imagine pouvoir les associer dans une sorte d’œuvre totale, où Issam peindrait la musique que sa sœur joue…il leur promet en tout cas un grand avenir.

Sauf que, sauf que… Pendant toutes ces années, la Tunisie dirigée par Ben Ali a du plomb dans l’aile et que les fondamentalistes islamistes gagnent du terrain. Et ces deux enfants, qui sont devenus de jeunes adultes, vont y trouver leur voie chacun à leur façon. Alham, âgée de 18 ans, va se battre pour ses droits et ses droits de femme aux côtés de toute une génération, celle des printemps arabes.9782253069447-001-T

Issam, un peu plus âgé, va se laisser peu à peu embrigader dans un réseau d’extrémistes islamistes. Un chemin qui sera lourd de conséquences…

Resituons l’auteur : Marc Trévidic, c’est avant tout un juge d’instruction spécialisé dans les affaires terroristes. Il travaille depuis longtemps dans ce domaine, il a beaucoup écrit aussi sur le sujet. Ce livre est son premier roman, sa première fiction, et si je vous en parle aujourd’hui, c’est parce que c’est plutôt réussi! On sent dans ce livre que Marc Trevidic connait bien son sujet : il raconte avec beaucoup de talent ce lent processus de radicalisation, comment peut-on se laisser influencer, comment on justifie ce que l’on pense ou fait grâce à la parole de Dieu…

Et puis l’histoire ne s’arrête pas aux personnages : c’est aussi le chamboulement de tout un pays qui est en jeu. Suspense, tension dramatique, hop, le tour est joué, c’est un bon roman à la fois instructif et haletant.

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« Divertissement » – Thomas Coppey (2017)

Nous sommes à Los Angeles, en 2022. Mike Chevreuil est le présentateur-vedette d’un talk-show quotidien sur une grande chaine de télévision. Mais il vieillit, et les rumeurs courent sur son licenciement tout proche. Ses collaborateurs lui conseillent de frapper un grand coup et d’inviter Eden. Eden, c’est l’idole de toute une génération. Une chanteuse pop, sexy et juvénile, qui a eu un succès fulgurant et planétaire avant de dégringoler. Cible de la presse people pendant cette chute vertigineuse dans 41THQE05SaL._SX303_BO1,204,203,200_la drogue, le sexe et l’alcool, elle vit aujourd’hui de ses rentes, recluse dans sa maison de Los Angeles, bourrée de médocs.

L’inviter sur son plateau, la sortir de son mutisme et la confronter à son passé, c’est l’objectif de Mike Chevreuil. Mais à quel prix ?

C’est extrêmement jouissif de répondre à notre petit côté voyeur avec ce livre : on plonge dans la cruauté du star system. La surveillance permanente des photographes, les rumeurs, le physique, l’armada de vautours autour de celle qui pourrait ramener un peu d’argent ou de gloire.

Mais aurez-vous reconnu la star qui se cache derrière Eden? Si ce n’est pas le cas, vous l’auriez découvert après quelques pages : il s’agit de Britney Spears. C’est assez étonnant d’ailleurs, car plus on avance dans le livre, plus l’auteur fait référence à des épisodes de sa vie qui ont vraiment eu lieu. Un mélange étonnant de fiction et d’épisodes réels.

Mais du coup, je m’interroge : qu’a-t-il voulu faire, exactement? Si c’est une fiction avec Britney dans le rôle principal, pourquoi ne pas le dire comme tel? Si c’est une fiction avec un personnage largement inspiré d’elle, pourquoi égrener autant de références au réel?

fabfd287dc7c020462873b1a3cfdfc4145a1775a.84.2.2.2Par moment c’était plutôt amusant : j’allais faire un peu de fact-cheking sur le net, je retombais sur des vidéos dramatiques où l’on voit (comme décrit dans le livre) la chanteuse tout à fait à côté de ses pompes aux Grammy Awards, incapable de suivre le play-back… A d’autres moments, ça a quelque peu perturbé ma lecture, tant je me demandais quelle était l’intention derrière le texte.

Mais au-delà de cet aspect, qui finalement peut sembler secondaire, c’est une lecture agréable, rythmée et originale que je vous recommande. On a tous été un peu fascinés par Britney Spears, non?

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« Plonger » – Christophe Ono-dit-Biot (2013 – Poche en 2015)

C’est l’histoire d’un homme, César, tout jeune papa. On l’appelle, de très loin, et on lui apprend que Paz, sa femme, sa femme adorée, a été retrouvée morte sur une plage d’un pays arabe lointain. Il doit aller identifier le corps.

51u+dN5vvhLPaz était partie depuis de longues semaines, elle avait besoin de voyager, besoin d’air. Il ne savait pas exactement où elle était, il n’avait pas ou peu de nouvelles. Le choc est immense, et pour lui-même ou pour son fils, on ne sait pas très bien, il décide d’écrire en chemin leur histoire.  Et c’est ainsi qu’on remonte le fil, lentement. Le début, la rencontre, l’histoire d’amour entre lui, critique d’art, et elle, une artiste en plein envol…lui, Français, elle, bouillonnante Espagnole…leurs corps à corps, la passion immense…les voyages, les expositions…et petit à petit, le poison qui s’infiltre entre eux, la distance, le silence.

Pourquoi est-elle morte ? Est-ce que c’est un meurtre, est-ce que c’est un suicide ou un accident ? On va le découvrir en même temps que César.

J’ai adoré ce livre, qui mélange l’enquête et la passion amoureuse. L’écriture est enveloppante et lumineuse. En plus, « Plonger » est un titre est merveilleusement choisi : c’est plonger dans la relation, dans la passion, dans le danger. C’est plonger tout court aussi, puisque, fait étrange, on va apprendre que Paz a adopté un requin qu’elle voulait aller retrouver. La preuve qu’on ne connait jamais à 100% celui ou celle qu’on aime.

NB : « Croire au Merveilleux », la suite de « Plonger », vient de sortir Chez Gallimard. Chronique à venir très bientôt ;)

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« Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe » – Donald Ryan (2017)

Nous sommes en Irlande, l’Irlande rurale, celle des prairies, des vaches, des petits villages où on l’on connait la vie de tous les habitants dans les moindres détails. Jonhsey Cunliffe a la vingtaine, il n’a pas d’amis, il est un peu simplet, un peu naïf, mais ce n’est pas grave : il a ses parents qui l’adorent, il les aide à la ferme et ils vivent heureux. Jusqu’au jour où le père de Johnsey meurt d’un cancer. L’année qui suit, sa mère se suicide. ppm_medias__image__2017__9782226322715-xEt le voilà, à 24 ans, seul à la tête d’une grosse propriété qu’il ne sait pas comment gérer. Des promoteurs immobiliers veulent racheter ses terres, il s’y oppose. C’est l’histoire d’un combat contre ces promoteurs mais aussi contre le monde en général, car quand on n’a pas toutes les frites dans le même sachet, la vie n’est pas toujours facile…

Donald Ryan est le nouveau chouchou des critiques en Irlande, après son premier roman « Le cœur qui tourne », beau succès également. Ce roman-ci sent le rural méchant, celui des gens hypocrites et fourbes, et au milieu de tout ça, on a Johnsey. Ce livre est le monologue intérieur de cet homme simplet, et ça suscite une foule de sentiments.

D’abord il fait pitié, profondément pitié. On a le sentiment que personne, et surtout pas ses parents qui l’ont couvé, personne ne lui a donné les outils pour se défendre dans la vie. Il est le souffre-douleur par excellence et les gens en profitent. Il est énervant aussi, parce qu’on a une folle envie de le secouer, de lui dire « mais bordel tu te fais avoir là, bouge-toi, défends-toi!!« .

Enfin, et heureusement, il nous fait rire aussi, un rire grinçant certes, mais un rire quand même : sa naïveté lui faire dire ou penser des choses savoureuses.

Au-delà de l’histoire, qui passe presqu’au second plan dans ce roman, c’est surtout la construction de ce personnage que j’ai trouvée magistrale. Un personnage puissant, fort, et pour ma part d’un style assez inédit dans mes lectures habituelles.

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« L’origine du monde » – Liv Strömquist (2016)

L’origine du monde…A priori, ce titre devrait vous évoquer le fameux tableau de Gustave Courbet, non? Un tableau peint au 19e siècle, qui représente un entrejambe féminin…parfum de scandale!  indexHé bien c’est précisément le sujet de ce livre : ET l’entrejambe des femmes, ET le caractère scandaleux qu’on lui attribue depuis tellement, tellement longtemps. 9782878271973Au travers de l’histoire, de la philosophie, des traditions, Liv Strömquist décortique toute les constructions culturelles qu’il y a autour du sexe féminin.

C’est très documenté, plein de références historiques, hyper intéressant. Le tout est servi par une pointe d’humour tout à fait délicieux.

Une seule chose à pointer, peut-être, autant le savoir : si vous vouliez de la BD, prudence. Pour moi, il s’agit plus d’un livre où l’image vient en support pour alléger l’ensemble que d’une bande-dessinée en tant que telle!

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« Les mille talents d’Euridice Gusmao » – Martha Batalha (2017)

Nous sommes au Brésil. Euridice a épousé Antenor, et tout le monde se demande bien pourquoi, parce que ces deux-là ne sont pas, comment dire?, l’image-même du couple amoureux et passionné. Euridice, en femme au foyer modèle, s’ennuie. Elle décide de s’occuper, et comme le dit le titre, elle explore ses mille talents… Apprentissage ultra rapide, touche-à-tout : Euridice est ce que l’on appelle aujourd’hui une mutipotentielle. Sauf que ça ne plait que fort moyennement à son mari, du genre bien comme il faut et soucieux du qu’en dira-t-on.

Il freine donc son émancipation. Ça serre le cœur mais c’est comme ça : le poids du système patriarcal est le plus fort. Elle se débat dans des cadres rigides, des cadres qu’elle ne veut pas briser non plus parce qu’elle n’est pas une militante. Malgré tout, j’y vois une figure féministe, à son insu, par sa volonté d’exister.

J’ai personnellement adoré ce livre. Une bouffée d’air frais, de positif, de délicatesse. Au début, j’avais l’impression de rencontrer la Odette-tout-le-monde brésilienne, une Amélie Poulain, ou l’héroïne de « La liste de mes envies » de Grégoire Delacourt : Euridice magnifie le quotidien, les petites choses, elle est infiniment positive, douce, rigolote : on l’adore.CVT_Les-mille-talents-dEuridice-Gusmao_651

C’est une histoire à tiroirs, c’est-à-dire que chaque personnage rencontré en amène un autre, dont on raconte l’histoire à son tour. C’est humain et sensible, c’est aussi une jolie façon d’expliquer pourquoi telle ou telle personne est devenue ce qu’elle est aujourd’hui. L’auteure part du principe que si untel est cruel/mesquin/idiot, c’est parce qu’il a traversé des épreuves étant plus jeune. Joli postulat de départ non? Tout le monde est bon à la base, mais les obstacles de la vie peuvent vous transformer…et il suffit de trouver la faille pour faire remonter la gentillesse en chacun de nous.

Martha Batalha a réussi à écrire un livre « feel good » qui n’est pas naïf pour autant, ou dégoulinant de bons sentiments, et ça, il faut le saluer tant c’est rare! Allez hop, ça fait du bien à l’âme, n’hésitez pas un instant.

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« Les yeux dans les arbres » – Barbara Kingsolver (2001)

Nous sommes en 1959, en Géorgie. Et le pasteur Price, pasteur évangéliste, assez radical, extrémiste, on peut le dire, décide d’aller s’installer avec sa femme et leurs quatre filles à Kilanga, un village congolais. Il a un objectif : évangéliser les gens, élever vers le « vrai dieu » cette population africaine engluée dans sa culture impie… Bref, ce sont des missionnaires pure souche.

Ils sont accueillis avec un festin de viande de chèvre, les femmes chantent, sont à moitié nues, les hommes aussi, le choc culturel est intense…imaginez cette famille qui a tout abandonné et qui se retrouve en pleine jungle, qui ne connait rien au pays…Le choc culturel est évidemment immense.

C’est un roman polyphonique : on va suivre l’histoire au travers du destin de la mère et des quatre filles. Cette mère, d’abord, persuadée d’être en terre hostile, qui fait tout ce qu’elle peut pour maintenir la famille à flots, lui faire à manger, la soigner, mais qui est profondément désemparée dans ce pays dont elle ne connait rien : ni la nourriture, ni les coutumes, ni la langue, ni les maladies, ni les menaces…9782743607708

On va suivre aussi l’ainée : très jolie, très blonde, centrée sur elle-même…Les deux jumelles, l’une débrouillarde et garçon manqué, l’autre surdouée mais silencieuse et hémiplégique. Et enfin, la petite dernière, pétillante et charmeuse.

Leur installation, leur façon de vivre, de communiquer, tout est une succession de malentendus avec les gens du village. Le père, tellement déterminé et aveuglé, ne veut rien entendre…jusqu’au jour où, inévitablement, arrive un drame qui va ébranler toute la famille. Comment chacune va-t-elle le vivre? Faut-il rester ou fuir, c’est toute la question de ce livre.

Êtes-vous déjà en république démocratique du Congo ? Moi, jamais. Mais après avoir lu ce livre, j’en ai eu un puissant aperçu. Barbara Kingsolver s’est longuement documentée pour l’écrire, et elle ne lésine pas sur les éléments historiques et de contexte. On découvre le rôle des Belges dans la colonisation, on s’interroge sur le droit des peuples à l’autodétermination. J’ai trouvé très fort aussi de donner la parole à des femmes, cinq facettes qui sont autant de regards sur l’Afrique du milieu du 20e siècle. Alors accrochez-vous, ça fait 700 pages…mais quelles 700 pages!

« Check-point », Jean-Christophe Rufin (2015 – Poche en 2016)

Je vous emmène avec ce livre en Ex-Yougoslavie, pendant la guerre. Nous sommes sur les routes de Bosnie. Deux vieux camions humanitaires transportent des vivres, des médicaments, des vêtements. Et à leur bord, cinq personnes : deux jeunes ex-militaires, un type solitaire d’une quarantaine d’année, et deux employés d’une ONG, un garçon, une fille, des jeunes pétris d’idéaux théoriques et naïfs. Leur objectif : traverser le pays en guerre pour amener leur chargement à ceux qui en ont besoin. Ça, c’est l’objectif officiel en tout cas. Car à bord des deux camions, chacun a en réalité ses propres motivations pour être là et son agenda caché.

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Quand j’ai commencé ce livre, je me suis dit qu’une petite plongée dans la guerre en Bosnie, ça allait être passionnant. En réalité, c’est passionnant c’est vrai, mais autant s’y faire tout de suite, la Bosnie est avant tout un décor. Un décor qui ajoute un suspense terrible évidemment, puisque le pays est secoué par des combats, que chaque passage de check-point est une épreuve dont on n’est pas certain de sortir vivant. Mais le suspense, il est surtout dans le huis-clos en mouvement (puisqu’à bord des camions) qui se joue entre les personnages.

Les alliances vont se renverser, les objectifs cachés se révéler… C’est un vrai thriller, une course poursuite dans un décor lugubre, c’est très efficace et très bien raconté par Jean-Christophe Rufin, qui a cet incontestable talent : le sens du récit.

Au-delà du côté thriller, il y a aussi un aspect plus profond : cette interrogation sur la place de l’humanitaire dans les guerres : est-il éthiquement acceptable d’amener des vivres ou des vêtements alors que les gens se font tirer dessus et qu’ils aimeraient juste pouvoir se défendre? Est-ce que tout cela a encore vraiment du sens ? Et plus généralement : à partir de quand faut-il intervenir militairement dans un conflit ? Où commence l’ingérence? Un très bon livre à dévorer cet été!

Du même auteur, lire aussi « Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi »

« Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir? » – Rachid Benzine (2016)

Un père et sa fille s’échangent des lettres. Lui est un professeur d’université français, musulman pratiquant, éclairé. Sa fille unique, élevée dans cet état d’esprit, disparait du jour au lendemain : elle est partie en Irak s’investir aux côtés de l’organisation terroriste état islamique. Elle s’est mariée à un combattant. 134089_couverture_Hres_0

Le père et la fille ne se comprennent plus, mais ils s’aiment, et pour cette raison, ils restent en contact. Ils tentent de se convaincre l’un l’autre de leur version de l’Islam : Islam éclairé versus Islam (soi-disant) engagé et concret.

C’est un livre qui approche avec beaucoup de subtilité la question du départ de ces jeunes en Syrie ou en Irak. Mais c’est aussi un livre qui explore les relations père-fille et tout l’amour qui en découle malgré les incompréhensions, les divergences. C’est sans doute ça aussi, la force de ce petit bouquin : l’amour que se portent les deux protagonistes et le cadre fictionnel du livre permettent d’exposer les arguments des « deux camps » sans tomber dans quelque chose de malsain ou de critiquable.

Des livres sur ce thème, il y en a eu des dizaines et des dizaines ces deux dernières années. Mais celui-ci, par son côté percutant et accessible, soulevant les bonnes questions, est selon moi un incontournable. Foncez!

« Par la ville, hostile… » – Bertrand Leclair (2016)

Exercice de style pour le pitch de ce livre : l’auteur s’est basé sur un fait divers qui a été relaté en quelques lignes dans le journal Le Monde en 2014, et il l’extrapole. C’est l’histoire d’une femme qui va être expulsée de l’appartement qu’elle louait dans une cité HLM de l’est parisien. D23294Cette expulsion pour « trouble à l’ordre public » fait suite à la condamnation de ses deux fils pour trafic de drogue : ils ont terrorisé la cité. Aujourd’hui pourtant, il n’y a qu’elle que l’on va expulser car ses fils sont en prison. Et dans ce livre, on suit, via le long monologue intérieur de cette femme désemparée, le récit de cette journée d’expulsion…

Avec ce très beau titre, j’attendais un travail d’écriture, quelque chose de façonné, peut-être même de poétique. Alors certes, il y a un travail d’écriture, mais c’est fouillis et ça part dans tous les sens. Une logorrhée, un vomi de mots. On imagine que c’est lié au parti pris de l’auteur, qui nous donne à lire le long monologue d’une femme alcoolique, qui est assaillie à la fois par des bribes du passé et la réalité de cette expulsion qu’elle prend en plein visage.

Le problème, c’est que c’est tellement fouillis qu’au lieu de générer de l’empathie, ça m’a laissée à distance, je me suis sentie spectatrice des évènements. Et ça, c’est gênant : le fait divers me bouleverse, mais au final, le livre m’a laissée de glace. 

 

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