« Pensées magiques – 50 passages buissonniers vers la liberté », Elisa Brune (2013)

Cinquante passages buissonniers vers la liberté. Tout est dans le titre, en fait. Des passages, qui ouvrent des portes donc, pour le plaisir de réfléchir, pas forcément pour appliquer. Pas tout, en tout cas. Buissonniers, car on sort du bien pensant. Comme cette réflexion sur l’ennui, et l’opportunité de changer de boulot/de pays/de conjoint tous les cinq ans. Enfin la liberté, pour s’éloigner des carcans. Pour redonner des couleurs au quotidien. Pour penser sa vie autrement.

C’est un petit bouquin de chroniques entre philo et psycho. L’idéal, c’est de ne pas tout lire en une fois mais de grignoter par petites touches, et de laisser infuser. Elisa Brune donne quelques grandes pistes, la principale étant sans doute la suivante :  il y a le monde, il y a la représentation qu’on s’en fait, et entre les deux, notre mental, notre petit cerveau qui travaille. Il faut accepter qu’on voit le monde à travers la représentation qu’on s’en fait (ça me rappelle une affaire de grotte et de penseur grec, tout ça), et que cette représentation peut changer. Il faut aussi sortir des sentiers battus. Pas parce qu’on en a l’autorisation mais pour défier le système, parce qu’elle est là aussi, la liberté.

Les récréations que prodigue le système font encore partie du système. Soulagé de la pression par une petite vadrouille qui laisse une légère nausée de bord du vide, on revient sans regrets vers les trottoirs balisés qui sont tout de même plus rassurants.

Bon bien sûr, Elisa Brune a une vie trépidante aux quatre coins du monde, elle court les vernissages et rencontre plein d’artistes et de scientifiques… pour ne pas s’ennuyer, ça aide. Parfois c’est un peu facile, un peu « attendu ». N’empêche que ses pistes de réflexion sont abordables, intéressantes, et fraiches. Oui c’est ça en fait : ce livre, c’est une petite lecture qui rafraichit l’esprit.

« L’homme qui voulait être heureux » – Laurent Gounelle (2008)

Le narrateur, enseignant, est en vacances à Bali. Un jour, il décide, un peu sur un coup de tête, d’aller voir un guérisseur célèbre qui vit en pleine nature. Plus qu’une guérison, il va surtout en apprendre beaucoup sur lui-même et sur la vie.

« L’homme qui voulait être heureux » est un roman psychologique. Il n’a donc pas la prétention d’être une grande œuvre littéraire. L’écriture est très simple, directe, l’histoire aussi. Ce qui compte, c’est le message du livre : le narrateur va comprendre très vite que son destin est entre ses mains et que peu de choses relèvent du hasard. Il suffit d’oser et de se donner les moyens d’agir pour changer les choses. Pour l’exemple, voici l’une de ces multiples petites phrases qui font réfléchir :

L’être humain se complait dans la paresse mais s’épanouit dans l’exigence de soi…

Le contenu n’est pas inintéressant, surtout qu’il est concrètement appliqué au cas du narrateur dans lequel on se retrouve tous un peu. Mais rien de plus à souligner dans ce livre, qui manque d’esthétisme intrinsèque. On me dira que ce n’est pas cela qu’il faut y chercher…et on aura raison.