L’auteur, Alexandre Jollien, est handicapé moteur. Il a vécu 17 ans dans une institution puis se lance – surprise – dans des études de philosophie. Une façon de mieux comprendre son monde, les relations entre les gens, la « normalité ». L’aboutissement de sa réflexion, c’est ce livre; un dialogue entre lui et Socrate, une figure qu’il apprécie tout particulièrement, un interlocuteur qu’il imagine sage et bienveillant.
C’est un tout petit livre, une centaine de pages. Et un témoignage touchant. La philosophie est là, distillée, réflexions sur la vie, réflexions très concrètes: les rapports avec ses éducateurs, avec ses amis, la découverte de la philosophie, l’acceptation de sa différence, le questionnement sur ce qui est ou non « normal »…Un témoignage concret mais qui prend de la hauteur grâce justement à cette réflexion philosophique. Et du coup, on découvre ce que c’est d’être dans la tête d’un homme handicapé et en plus, on s’élève en réfléchissant avec lui. Alexandre Jollien nous propose un regard intéressant sur la pitié, sur le fait de grandir, sur l’Autre. Et il nous fait comprendre aussi – et c’est important! – que la philosophie est accessible à tous et découle du quotidien.
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A lire : pour tourner le dos à la pitié qui infantilise, et pour réfléchir à la "faiblesse", ça ne fait jamais de mal
dans une société où la rentabilité et la productivité sont des valeurs fondatrices
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Le fond : 8/10
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La forme : 6/10