Archives de Tag: humour

« Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » – Jonas Jonasson (2009)

Allan Karlsson, cent ans aujourd’hui, a décidé de se faire la malle de la maison de retraite. Il saute par la fenêtre et se dirige vers la gare. Là, un jeune homme un peu louche lui demande de garder sa valise le temps qu’il aille aux toilettes. 9782258086449Le bus qu’Allan veut prendre, un bus vers nulle part, arrive. Allan hésite, puis finalement, monte dans le bus avec la valise. Ce qui, vu son contenu (qu’il ignore encore), va changer tout le court de sa vie.

Humour suédois au menu pour ce best-seller! Un humour noir et décalé, franchement jouissif. Allan est un personnage auquel on s’attache vite (sans doute ce côté particulièrement nonchalant et « méthode Coué ») et on découvre, en parallèle de l’histoire de sa fugue, toute celle de sa vie. Hé oui, il a rencontré les plus célèbres de ce monde. Franco, Churchill, Staline, Mao…j’en passe. Le tout lors d’histoires abracadabrantes. C’est drôle, c’est différent, c’est gai à lire. On ne va pas vous apprendre ici le sens de la vie, mais ça vous fera un cours original de révision de l’histoire du vingtième siècle. Un aperçu en images? Le film a été adapté au cinéma et est sorti l’année passée, vous pouvez visionner la bande-annonce ci-dessous (et me donner votre avis au passage)

 

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« Le potentiel érotique de ma femme » – David Foenkinos (2004)

Hector accumule tout. Tout, tout, tout. C’est un collectionneur-né, et quand il ne s’intéresse pas aux piques-apéritifs, il se lance vers les timbres, il aime les sous-tasse comme les portes-clefs, les premières pages de roman comme les étiquettes à fromage… Une passion qui prend toute la place. Il décide de se sevrer – véritablement – grâce au soutien d’un groupe de parole… et ça marche. Il mène enfin une vie normale. Un jour, il rencontre Brigitte à la bibliothèque. Le début d’un amour fou. Et un soir, alors que Brigitte lave les vitres… le-potentiel-erotique-de-ma-femme-661182Émoi complet et inexpliqué dans l’esprit d’Hector. Il fait une terrible rechute et commence alors à collectionner les lavages de vitre de Brigitte…

Voilà un petit bouquin décalé et amusant. J’ai rigolé grâce au personnage à la fois terriblement banal et carrément farfelu d’Hector. David Foenkinos aime bien les monsieur et madame tout-le-monde avec un petit grain qui enraye la machine. Il les dépeint avec humour et tendresse, j’ai pu le voir déjà dans « Je vais mieux », et « La délicatesse ».  Et ce que j’aime chez Foenkinos, c’est l’art de la petite formule qui fait mouche, celle où on se dit « c’est tellement ça! »

Hector fixa le visage de ses parents, il n’y avait rien à lire, des têtes d’annuaires téléphoniques.

Mais « Le potentiel érotique de ma femme » a précédé les deux livres pré-cités, et ça se sent. De temps en temps, on sent que la petite formule est tirée par les cheveux, qu’il en fait un peu trop.

On lui livrait une énorme boite qui, une fois déposée dans le salon par le suant coursier, trônait comme un dictateur après putsch.

Vous voyez ce que je veux dire? Mais dans l’ensemble c’est une lecture courte et agréable, qui en plus,  rassurera tout le monde sur ses petites manies. On est tous un peu tordus, non? ;)

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« Les sept meurtrières du visage » – Luc Baba (2013)

Basile mène une vie sans relief, entre sa petite rente, sa plante verte, son grand-père et son amie Hélène. A la suite de quelques vertiges, il va chez le médecin et apprend la terrible nouvelle : il va perdre ses sens, un par un. Il lui restera le toucher. Une maladie rare et incurable. 41liP11d-2L._Quand la descente aux enfers va-t-elle commencer? Impossible à prédire, mais assez vite. Il faut « se préparer ». Mais comment se préparer à « devenir un œuf », comme l’écrit l’auteur, fermé aux sensations extérieures, privé du goût, des odeurs, des sons et des images? Peut-on survivre, la vie a-t-elle encore du sens?

Pas follement optimiste comme histoire, me direz-vous. Et pourtant, Luc Baba nous prend par la main, avec humour, poésie, un petit concentré décalé et réjouissant. Basile, englué dans un quotidien qui, d’une certaine manière, le privait déjà de tous ses sens parce qu’il ne vivait pas vraiment, va vouloir embrasser toutes les sensations possibles en quelques semaines. Se soûler en haut d’un immeuble, regarder la nuit tomber, s’enivrer des odeurs, du goût d’un vin de noix, regarder la mer… le tout assorti d’une révolte interne, d’un profond sentiment d’injustice difficile à apprivoiser. Le fameux « Pourquoi moi? ». C’est une leçon de pleine conscience, de « carpe diem ».

Ce que je comprenais, c’est que je ne supporterais bientôt plus autre chose que l’extraordinaire, et ceux qui le glanent. J’ai dit d’une voix amère :

– On ira sur le toit demain. On boira du thé si tu veux, avec des biscuits sablés, s’il ne pleut pas, sinon ils vont ramollir. »

Cette histoire de biscuits mous me fait sourire, malgré le dramatique de la situation. Et c’est là tout le talent de Luc Baba. Au-delà de l’auteur, cette écriture et cet univers sont un exemple qui illustre un je-ne-sais-quoi de l’esprit belge : un subtil équilibre entre l’émission belge Strip Tease, Yolande Moreau, Bouli Lanners : des personnages allumés, un peu gauches mais profonds et attachants, un road trip drôle et poétique, une histoire farfelue qui serre le cœur. Et émouvoir en faisant rire, ça, c’est fort.

NB: Je reçois Luc Baba dans 5/5 (Matin Première – RTBF) cette semaine à l’occasion de la Foire du Livre, une véritable plongée dans la vie d’un écrivain: comment trouver l’inspiration, se mettre à écrire, gagne-t-on vraiment sa vie, est-ce qu’Internet a changé la donne? Cliquez ici pour écouter l’interview en cinq parties.

  • A lire : pour réaliser la chance qu'on a et profiter à fond de la vie; pour une lecture très belge
  • Le fond : 7/10
  • La forme : 7/10
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« Dress code – Le premier manuel de mode à l’usage de tous les gens qui vivent habillés » – Maxime Donzel et Géraldine de Margerie (2012)

Que vous deviez larguer quelqu’un, aller à une soirée déguisée, à votre premier entretien, élever des enfants ou survivre à la fin du monde, il y a toujours une bonne façon de s’habiller. Ce livre détaille chaque situation, et que vous soyez un homme ou une femme, vous donne tous les conseils nécessaires pour affronter le monde.

Qu’est-ce que je suis allée chercher comme bouquin, là? Un truc de chochotte midinette obsédée par ses fringues? Mmh, non. Enfin, j’aime bien les fringues, ça, on ne va pas le nier. Mais ce bouquin, c’est surtout extrêmement drôle. Futile et léger, frôlant l’analyse sociétale par moment, bien pensé car souvent pertinent, très bien écrit, et totalement décalé. dress-code-764x1024Exemple avec ces extraits pour la soirée déguisée :

(…) pour une soirée « Star Wars », plutôt que de débarquer en Princesse Leia sous coke, déboulez plutôt en costume de sexy Dark Vader (casque+combinaison en latex). Vous serez à la fois excitante et bizarre. »

« (…) si vous en avez vraiment marre de ce monde patriarcal hétéronormé et de ces assignations genrées de merde, que vous voulez sortir du lot et surprendre tout le monde, pétez un bon coup et forcez-vous à porter un costume de cheval, de volcan, de légume du soleil ou que sais-je encore. »

Le futile qui titille tout de même (un peu) le cerveau, avec de nouveaux mots (syllogomane, bun, ou pneumonie nécrosante), de bonnes idées (soyons francs, je ne vais pas me déguiser en légume du soleil, mais le concept est bon!) et de l’humour, moi je dis oui. Pour la petite histoire, ce livre est la synthèse enrichie d’une séquence de l’émission « Personne ne bouge », diffusée sur Arte. En voici un extrait, en vidéo donc. Vous allez vite saisir l’ambiance du livre : Comment s’habiller quand on hait sa famille?

A lire : Quand vous n'avez pas le moral, ou au contraire, quand vous vous marrez déjà 
pour tout ce qui passe, genre fou-rire permanent et inexplicable. Idéal avant de dormir 
car chapitres courts et qui mettent de bonne humeur (dodo souriant garanti).
Le fond : 7/10
La forme : 9/10

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