Edith Bouvier est journaliste au Figaro. Elle se rend en Syrie en février 2012, et décide d’aller à Baba Amr, le quartier assiégé de Homs pour réaliser ses reportages. Bombardements. Elle perd deux de ses collègues, Marie Colvin et Rémi Ochlik, et est gravement blessée à la jambe. Elle est recueillie par des insurgés syriens dans un dispensaire de fortune mais a urgemment besoin de soins. Prise au piège, elle et ses compagnons vont tenter de s’échapper en pleine nuit.
La suite on la connait, puisqu’Edith Bouvier est toujours vivante aujourd’hui. Souvenez-vous, c’est elle qui avait diffusé cette vidéo sur youtube pour appeler le gouvernement français à l’aide. Elle a voulu, à travers ce livre, raconter ce qu’elle a vécu, rendre hommage à ses sauveurs aussi, et c’est une bonne chose. J’aime ces livres qui permettent d’aller plus loin que les chiffres et les constats sans relief des JT. Edith Bouvier a ajouté à son récit des éléments contextuels et historiques, bref j’ai lu un long témoignage journalistique bien ficelé et prenant. L’écriture est sans chichis, pas de fioritures, droit au but. C’est ce qu’il fallait. Trop romancer les faits aurait pu devenir indécent. Évidemment on sent le parti pris d’Edith Bouvier : les insurgés syriens doivent recevoir une aide militaire internationale. Mais elle admet aussi toute la complexité de la situation sur place et la présence éventuelle de groupes extrémistes qui ont repris la révolution à leur cause, une cause bien moins légitime que celle de faire tomber un dirigeant sanguinaire. Quand les mots des médias finissent par sonner creux, c’est le bon livre à lire pour ne pas rester les yeux fermés.
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A lire : dans un contexte où vous ne risquez pas de trop déprimer sur la cruauté du genre humain
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Le fond : 7/10
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La forme : 7/10