Dans la vie, il y a les livres. Et puis aussi plein d’autres choses qui vous touchent, vous réveillent, vous chatouillent. J’étais hier à l’ouverture du Be Film Festival, au Bozar et j’ai pu voir en avant-première « Au nom du fils » de Vincent Lannoo. Ca mérite un article.
Elisabeth est animatrice radio sur une chaine catholique. Profondément croyante, elle prodigue des conseils à ses auditeurs et vit pleinement sa foi, dans sa famille et son quotidien. Un jour, son mari se tue avec une arme à feu alors qu’il participait à un camp d’entrainement de chrétiens croisés, dont Elisabeth ignorait l’existence. Son aîné va se suicider suite aux attouchements d’un prêtre pédophile. La graine du doute s’implante avec violence dans la tête d’Elisabeth : son attachement à Dieu est-il vraiment sensé ?
Plutôt glauque a priori. En tout cas à la lecture du résumé. Pourtant, avec beaucoup de talent, Vincent Lannoo introduit dans ce film une bonne dose d’humour noir qui donne aux situations les plus dramatiques un cynisme fascinant. Le sujet n’est pas facile à aborder – la pédophilie dans l’Eglise – mais là, je dis bravo. Il dépeint les secrets d’une institution opaque et la révolte qu’ils peuvent éveiller chez les plus fidèles. Astrid Whettnall est époustouflante dans le rôle d’Elisabeth, dont le destin flanche en quelques semaines pour sombrer dans la plus grande violence. Violence tout en humour, donc. Antagoniste me direz-vous ? Pas tant que cela étonnamment. Mais ce film est un véritable petit ovni cinématographique.
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